Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 1.djvu/118

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trouvé la donzelle qui lui avait raconté toute l’histoire de l’innocence de la belle Ginevra. Et s’il avait espéré la sauver quand elle paraissait accusée avec raison, il se sentit une bien plus grande force en ayant la preuve évidente qu’elle avait été calomniée.

Et vers la ville de Saint-André, où étaient le roi et toute sa famille, et où devait se livrer le combat singulier pour la querelle de sa fille, Renaud se dirigea aussi rapidement qu’il put, jusqu’à ce qu’il en fût arrivé à quelques milles. Aux environs de la ville, il trouva un écuyer qui lui apprit les plus fraîches nouvelles,

Et qu’un chevalier étranger était venu, qui s’était présenté pour défendre Ginevra. Ce chevalier portait des insignes inaccoutumés, et l’on n’avait pu le reconnaître, attendu qu’il se tenait le plus souvent caché ; que, depuis son arrivée, personne n’avait encore vu son visage à découvert, et que l’écuyer qui le servait disait en jurant : « Je ne sais pas qui c’est. »

Ils ne chevauchèrent pas longtemps sans arriver sous les murs de la ville, près de la porte. Dalinda avait peur d’aller plus avant ; pourtant elle continue son chemin, réconfortée par Renaud. La porte est fermée. À celui qui en avait la garde, Renaud demanda ce que cela signifiait, et il lui fut répondu que c’était parce que toute la population était sortie pour voir la bataille

Qui, entre Lurcanio et un chevalier étranger, se livrait de l’autre côté de la ville, dans un pré spa-