Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 1.djvu/206

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lève l’épée au-dessus du casque et lui assène un tel coup, qu’il lui fend la tête jusqu’au col, et l’envoie rendre à terre le dernier soupir.

Soudain voici que de l’intérieur de la cité s’élève une nouvelle rumeur, un nouveau bruit d’armes. C’est le cousin de Birène, qui, à la tête des gens qu’il avait amenés de son pays, voyant la porte grande ouverte, a pénétré jusqu’au cœur de la ville encore sous le coup de l’épouvante où l’avait plongée le paladin, et qui la parcourt sans trouver de résistance.

La population fuit en déroute, sans s’informer de ce que sont ces nouveaux venus, ni de ce qu’ils veulent. Mais, quand on s’est aperçu à leurs vêtements et à leur langage que ce sont des Zélandais, on demande la paix et on arbore le drapeau blanc, et l’on informe celui qui les commande qu’on veut l’aider contre les Frisons qui retiennent son duc prisonnier.

Car la population avait toujours été hostile au roi de Frise et à ses compagnons, non seulement parce qu’il avait fait périr leur ancien seigneur, mais surtout parce qu’il était injuste, impitoyable et rapace. Roland s’interpose en ami entre les deux partis, et rétablit la paix entre eux. Les deux troupes réunies ne laissèrent pas un Frison sans le tuer ou le faire prisonnier.

On jette à terre les portes des prisons, sans prendre la peine de chercher les clefs. Birène fait voir au comte, par ses paroles de gratitude, qu’il connaît quelle obligation il lui a. Puis, ils vont