Page:L.L. Zamenhof Langue internationale Esperanto 1893 I-M Trad LdBeaufront.pdf/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vous voulez écrire, je suppose, à un Espagnol de Madrid, et vous ignorez sa langue, comme lui, de son côté, ne connaît pas la vôtre. Vous doutez, de plus, qu'il sache l'Esperanto, et même qu'il en ait entendu parler. Eh bien! n'empêche, vous pouvez lui écrire hardiment, avec la certitude absolue d'être compris !

En effet, comme on le voit par le spécimen attenant à cette brochure, le dictionnaire entier des mots nécessaires pour la vie quotidienne peut n'occuper, grâce à la structure de la langue, qu'une demi-feuille. Or, il existe traduit, sous cette forme, dans toutes les langues de l’Europe, ce qui permet de l'introduire dans la moindre enveloppe. Vous n'avez donc qu'à écrire votre lettre en Esperanto et à y ajouter le dictionnaire International-Espagnol que vous pouvez vous procurer pour quelques centimes; et le destinataire de votre missive la comprendra, parce que cette petite feuille dictionnaire ne se borne pas à en donner la clef, mais qu'elle indique, en outre, sa propre destination et la manière dont on doit l'employer. Comme les mots de la langue Esperanto se prêtent à d'innombrables liaisons réciproques, on peut exprimer, à l'aide de ce petit lexique, tout ce qu'on a besoin de dire dans le cours ordinaire de la vie. Naturellement, on n'y trouve pas les mots qui se rencontrent rarement, les termes techniques, ainsi que les vocables dits "étrangers" que l'on peut présumer être connus de tous, comme "tabac", "théâtre", "fabrique" et autres semblables. Si l'on était obligé d'employer ces mots et qu'ou ne pût les remplacer par d'autres ou par des périphrases, il faudrait alors se servir du dictionnaire Complet. Cependant, il ne serait pas nécéssaire de l’expédier en même temps que la lettre en question. Il suffirait de placer entre parenthèses la traduction de ces mots, dans la langue du destinataire.

b) Ainsi, grâce à la structure de l'Esperanto, on peut s’en servir pour s’entretenir avec n’importe qui. Le seul côté gênant qui s'y rencontre, c'est la nécessité où l'on se trouve d'attendre que l'interlocnteur ait analysé la phrase proposée. Mais cet inconvénient cessera avec l'adoption universelle de la langue. Pour l'écarter autant que possible, j'ai procédé de la manière suivante. Je n’ai pas pris au hasard