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des derniers essais de ce genre, le Volapük, a réuni dit-on, un certain nombre d’adhérents, c’est que l’idée d’une langue universelle est si attrayante et si élevée qu’elle trouve des enthousiastes prêts à sacrifier leur temps pour coopérer à sa réalisation, sur la simple probabilité du succès. Mais, une fois la première poussée faite, le chiffre des enthousiastes ralliés au Volapük a cessé de grandir. Le monde froid et indifférent ne se soucie pas, en effet, de consacrer ses loisirs à un système, pour n’arriver à se faire comprendre que d’un petit nombre d’individus, De manière que ce dernier essai, comme tous ceux qui l’ont précédé, se meurt, sans avoir porté de fruits.

La question d’une langue internationale m’occupe depuis longtemps ; mais, ne me regardant pas comme plus capable où plus énergique que les auteurs des essais précédemment stériles, je me suis contenté, pendant de longues années, d’en faire le sujet de mes réflexions constantes. Ce- pendant, quelques pensées heureuses, fruit de ces réflexions, m’ont encouragé à continuer mon travail et m’ont poussé à voir si je n’arriverais pas à surmonter systématiquement tous les obstacles qui s’opposent à la création et à la mise en usage d’une langue universelle rationnelle. Je crois y avoir plus ou moins réussi, et c’est le fruit de ce travail persévérant que je soumets, maintenant, au jugement bienveillant des lecteurs.

Les principaux problèmes à résoudre sont les suivants :

1) La langue doit être extrêmement facile, de manière à ce qu’on puisse l’apprendre, pour ainsi dire, en passant.

2) Il faut que ceux qui l’apprennent puissent en profiter aussitôt pour se faire comprendre des gens de nationalité différente, que la langue obtienne où non l’approbation universelle. En d’autres termes, il faut que, d’emblée, elle puisse servir de véritable intermédiaire pour les relations internationales.

En dehors de ces deux problèmes principaux, il y en avait naturellement beaucoup d’autres à résoudre ; mais, ne les regardant pas comme essentiels, je ne m’y arrêterai pas,

Avant d’exposer au lecteur la manière dont j’ai résolu les problèmes ci-dessus, je le prierai de vouloir bien