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Saulnières — in Salneriensi villa — bourg considérable et très-fréquenté alors, où avait été, croit-on, le siège d’un ancien établissement romain.

Giron promet encore de garantir, tant en paix qu’en guerre, les vassaux de Saint-Georges de toute vexation ou violence de la part des hommes d’armes de son château et de son « ost. »

Enfin, pour favoriser l’approvisionnement du cellier monastique, il octroie l’exemption complète de péages et de tonlieu, de coutumes et de droit de conduite, au bénéfice d’un bourgeois de l’abbesse, à son choix, lequel pourra circuler librement et sans entraves, avec telle marchandise qu’il voudra, par toutes les contrées relevant du fief de Châteaugiron. C’est encore la formalité symbolique du couteau déposé sur l’autel qui consacre la transmission ou l’investiture des objets donnés et des propriétés concédées. Puis on retrouve aussi, dans cette occurrence, la trace de la coutume traditionnelle, en Bretagne, de l’intervention et du consentement à la donation des héritiers du donateur. Les fils de Giron, au nombre de six, viennent donner leur acquiescement à l’acte paternel. Dans d’autres occasions, on voit les frères du donateur donner également leur assentiment aux largesses du seigneur de fief, par exemple lors de la concession à l’abbaye des dîmes de la terre de Monbourcher.

C’est encore de la fin du xie siècle que datent les nombreux bienfaits par lesquels les seigneurs d’Acigné, repentants de leurs violences et de leurs injustices passées, voulurent réparer le tort qu’ils avaient fait aux possessions et aux droits de Saint-Georges. Pendant plusieurs générations se répétèrent ces témoignages de pieuse libéralité attestant la sincérité de leurs regrets et le retour à de meilleurs sentiments.

Notre Cartulaire fait foi de ce que je rappelle ici.

Enfin, vers le milieu du xiie siècle, Geoffroi, fils de Raoul, sire d’Acigné, après avoir mené une vie désordonnée, touché