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de la grâce divine, renonça à ses erreurs et se convertit. Il abandonna le monde, se voua à la retraite et à la pénitence sous la direction d’un saint personnage nommé Haton ou Haron, prieur de Notre-Dame du-Fou, dans la forêt de Rennes. En se consacrant à Dieu et en quittant le siècle, Geoffroi d’Acigné, du consentement de ses frères et de ses autres parents, donna au prieuré susdit et à l’abbaye de Saint-Georges la plus grande partie de ses biens. C’est dans l’église de Saint-Martin d’Acigné que fut fait le don et que fut célébrée la profession religieuse du baron pénitent. Pour en conserver le souvenir, dit l’acte qui relate ces faits, une distribution de pain bénit fut faite à tous les assistants.

Les seigneurs de Mordelles et ceux d’Apigné figurent aussi, a la fin du xie siècle, parmi les bienfaiteurs du monastère. L’un de ceux-ci, Hugues d’Apigné, en partant pour Jérusalem avec les premiers croisés bretons, s’assurait par ses dons le souvenir de la patrie sur les plages d’outre-mer avec les prières de ses vénérables sœurs en Jésus-Christ, l’abbesse Adèle et les religieuses de Saint-Georges, pendant sa vie et après sa mort dans le lointain pèlerinage où il s’engageait.

La prévôté de Pleubihan donna, dans le xie siècle, occasion a deux conventions entre l’abbesse de Saint-Georges et le prévôt féodé de l’abbaye ; ces arrangements ont assez d’intérêt pour qu’on s’y arrête un instant.

Le premier acte fut passé vers 1060 entre l’abbesse Adèle et Gautier, prévôt de Pleubihan après son père. La charte établit les attributions, les droits et les obligations de la charge confiée au prévôt, appelée, dans le langage du temps, « l’honneur ou la préfecture, » c’est-à-dire le fief héréditaire attaché à sa fonction ; prefecturam de Pleubihan, honor de Pleubihan.

Défendre et protéger les vassaux de Saint Georges, juger tous les plaids ou procès portés devant son tribunal, punir les