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CHAPITRE V.
L’abbaye au XIIe siècle. — Le droit d’hesmage. — Toussaints et Saint-jacques-de-la-Lande. — Chartes de Conan IV et de la duchesse Constance. — Donations diverses. — L’abbaye brûlée et reconstruite.

L’administration de l’abbesse Adèle, deuxième du nom, sœur d’Alain Fergent, semble avoir été active, prévoyante et pleine de prudence pour sauvegarder les intérêts temporels de sa maison conventuelle. C’est à l’époque de son gouvernement que remonte la rédaction des rôles censiers, des mémoires ou notices des rentes et des redevances dues au monastère par les vassaux des fiefs et des domaines relevant de Saint-Georges, en Tinténiac, en Acigné, aux environs de Rennes, à la Chapelle-Janson, à Pleubihan et à Plougasnou.

Il faut parcourir ces documents, contenus dans le Cartulaire, pour se faire une idée des informations curieuses qu’on y peut puiser, et des renseignements importants qu’ils fournissent sur la nature et l’étendue des services féodaux, sur la valeur des denrées et des biens meubles et immeubles, sur l’ordre qui présidait à l’exécution des conventions, à l’administration des terres et au régime de la législation des fiefs.

C’est à la même abbesse Adèle que son frère Mathias, comte de Nantes et frère d’Alain Fergent, avait donné le droit d’hesmage sur la rivière de Loire. Ce droit consistait en trois oboles sur chaque muid de sel, et trois oboles sur chaque muid de froment transporté par bateaux remontant et descendant le cours de la Loire. Un tel revenu n’était pas alors sans importance. Il fut confirmé à l’abbaye par les ducs Alain, Conan III et Conan IV, constaté par des enquêtes, une entre autres, du temps de Bernard, évêque de Nantes (1147-1169).