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Perrine du Feu n’était pas encore satisfaite, prétendant que le Pape l’avait condamnée sans l’entendre. Mais, h son tour, le duc de Bretagne intervint; il finit par imposer un accord ou appointeront conforme aux conclusions de la Bulle de Nicolas V, et qui ôta tout prétexte à la poursuite du litige. Aux termes de ce traité, en toute circonstance, dans l’église comme au dehors « en stations, processions, offertes et tous autres actes, ledit abbé pour l’honneur et privilège de la dignité sacerdotale, et autres causes contenues en ladite Bulle, aura toute prééminence et prérogalhe avant ladite abbesse, sauf audit abbé, par honneur et courtoisie, quand bon luy semblera, a déférer l’honneur a ladite abbesse, laquelle par humilité le lui referra et le laissera précéder. » (D. Mor., ibid.)

Ainsi prit fin la contestation sur la prééminence entre les deux abbayes de Saint-Melaine et de Saint-Georges. Les actes postérieurs n’en parlent plus.

Mais l’esprit d’indépendance et d’ambition séculière avait désormais envahi la communauté, que les graves avertisse¬ ments de Nicolas V ne purent préserver contre l’oubli de la règle et les abus qui devaient s’ensuivre. La fin du xve siècle marqua pour le monastère de Saint-Georges une affligeante période, au point de vue de la régularité monacale.

Les choses allèrent au point que dame Olive de Quélen, abbesse (de 1474 h 1485), fut obligée d’avoir recours à l’autorité ecclésiastique pour la correction de la conduite scandaleuse de ses sœurs révoltées contre sa direction. D’accord avec le duc François II, elle sollicita et obtint du pape Sixte IV une Bulle qui, en condamnant les abus introduits dans l’abbaye, en fait connaître la multitude et la gravité.

Ainsi, la Bulle signale la violation de la clôture par l’introduction dans les lieux réguliers du monastère de personnes tant ecclésiastiques que séculières, de l’un et de l’autre sexe, avec la connivence des religieuses titulaires des offices claus-