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un petit disque ou globe ; la gauche s’appuie sur un livre carré, symbole de la loi de grâce ; le nimbe crucifère entoure la tête du Seigneur ; deux anges l’adorent au bas du tableau et semblent soutenir de leurs mains l’auréole.

Les emblèmes apocalyptiques ou attributs symboliques des quatre Évangélistes occupent, aux quatre coins, des compartiments circulaires. Le rouge, le bleu et le jaune sont les seules couleurs employées dans ces peintures, dont le faire est des plus incorrects, et dont le type se rapporte aux enluminures du IXe siècle. Partout ailleurs qu’en Bretagne, il n’y aurait pas d'hésitation à les classer à cette date ; chez nous, les procédés iconographiques qui les caractérisent ont persisté jusqu’au XIe.

Les quatre autres miniatures représentent chacune un Évangéliste écrivant ; un portique roman abrite et encadre le personnage.

Le manuscrit renferme deux cents folios non numérotés. Les Évangiles y sont disposés dans l’ordre habituel ; en tête de chaque Évangile, il y a un sommaire des chapitres et un Argument ou Prologue de saint Jérôme ; sa lettre au pape Damase est placée immédiatement avant l’Évangile selon saint Mathieu.

Six folios contiennent, au recto et au verso, les dix Tableaux de Concordances d’Eusèbe de Césarée entre les quatre Évangélistes, appelés Canones. Ces Tableaux sont enjolivés d’arcatures romanes dessinées et peintes de diverses couleurs, mais toujours sans dorure.

L’écriture de tout le manuscrit est de la même époque, mais non de la même main. A la fin du volume, les onze derniers folios sont occupés par une espèce d’Ordo, répartition des Évangiles pour les fêtes et jours de l’année.

Au folio XIII verso et au xiv recto, on a transcrit de seconde main, en écriture des premières années du XIVe siècle, la for-