Page:La Curne - Dictionnaire historique - 1875 - Tome 01.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
AD — 132 — AD


Ce même mot, comme terme de coutume, dési- gnoit la létritime et portion qui avient, qui éclioit à une lllle dans une succession, avenant le décès du père ou de la mère. « Gentislions si puet bien « donner à sa fille plusjri’and maria-re que avenant ; • et se il la marioito mains (1} que avenant, si puet n elle recouvrera la franchise. >- (Ord. T. I, p. 115.) On a dit que « Vavenant est la part et portion de « la fille noble dans le tiers seulement de tous les « biens immeubles de ses père et mère .... mais « réçrulièrement Vavenant eii la portion que lalille « doit avoir dans tous les immeubles délaissez par « ses père et mère, soit propres ou acquêts. » (Voy. Laur. Gloss. du Dr. fr. au mot Advenant.) Pour exprimer la convenance, le rapport que deux choses ont entr’elles, nous disons que Tune vient à l’autre. C’est dans ce même sens figuré qu’ailvenant a siiiiiifié convenable, qui convient. « Mariage (U’e/if/H/ est se elle est mariée à conve- « nable personne, selon son liLina^e et ses posses- « sions. » (. c. Coût, de Norm. fol. 44, V°. — Voy. Du Cange, Gloss. Lat. sous l’article Maritagium.) De là les expressions suivantes : à son avenant, pour convenablement. Armez iert li Chastelains De Bergues, à son avenant. G. Guiarl, MS. fol. 23C, R*. Faire son avenant, faire ce que l’on doit, ce qui convient. (Voy. Gloss. sur les coût, de Beauvoisis.) En particularisant l’idée générale à’advenant , convenable, qui convient, ce mot a signifié suffisant, proportionné. (Voy. Aven.ble ci-après.; Il est em- ployé coinme substantif dans ce [lassage. « Ouand » les acquéreurs font hommage, au Seigneur suze- « rain par depié {’!) de fief, sans sommer le Seigneur « vendeur de leur porter garentage, ce ne peut « eslre au préjudice dudit Seigneur vendeur qu’il « n’en ayt derechef l’obéissance, sommation faite à « son seigneur de la luy rendre, en l’informant « qu’il tient advenant et portion suffisante pour le « garenlir, si le Seigneur veut mettre en fait le « desadvenant. » (Coût. gén. T. II, p. 10., On lit en marge : •< ce mol ailvcnant est expliqué par les « mots subséquens, portion suffisante, comme le « desadvenant c’est portion insuffisante. » A’oy. Laur. Gloss. du Dr. fr.) En termes de coutume, « Advenant bien fait... « est cequel’ainé bailleà son puiné en récompense « des fiefs de dignité (lu’il retient, et qui ne tombent <• en partage, comme Baronie qui ne se départ point « entre frères, si le père ne leur en fait part. » (Laur. Gloss. du Dr. fr.j II est aisé de juger parcelle définition, iu’advenant exprime une idée de pro- portion, comme dans cette autre façon de parler, selon son advenant, à proportion de sa force : Mariniers Normanz là esloient Frétez et chargiez à leur guise De vin et de marchandise, Chascun selon son avenant. G. Guiarl, MS. fol, 216, R’.

proportion de ses besoins, dans cet autre pas- 

sage (3) : En amours a pavors et hardemont. Cil doi sont trois et don tiers sont li dui. Et grans vslors est à ciaux apendans, Où tout li bien ont retrait et refui. Pour c’est amors li hospitaus d’autrui Ke nus n’i faut selonc son avenant. G’i ai failli, Oame, qui valés tant, A vostre bostel, si ne sai où je suis. Chans. MSS. du C.Thib. p. 113. Nous avons conservé l’expression adverbiale à Vavenant. pour à proportion. On disoit autrefois à ou en Vadve)uint. « Deux mille chevaux et dix mille « hommes de pied et artillerie à Vadvenant. » (Mém. de Rob. de la Mark, Seig’ de Fleuranges, ms. p. 320.) " Le rachapt d’un muid de Brusseîles, se » fait avec seize fiorins.... et les aulres en adve- « nant. » iNouv. Coût. ’j:én. T. I, p. I27."i, col. 2.) Enfin, ce mot dans le sens d’agréable, gracieux, revenant, ([ui plait, exprime encore une idée de convenance. iVoy. Advenir ci-dessous.) Nous ne l’employons aujourd’hui avec cette signification, qu’en parlant des personnes. Anciennement il s’est dit des personnes et des choses. .... si prist adont à espouse Une moult avenandf touse (.4). Fille fu al Comte Robiert. Ph. Mousk. MS. p. 483. Epistites (5) est avenant. Bêle et bien replendissant, Ruige est, e sa vertu si chère Ke le boillir loll à chaldiére. .Marbodus de Gcrm. art. 31, col. 1664. V.RI..NTES : AD’EXANT. Percef. Vol. V, fol. 74, R» col. 1. Avenant. G. Guiart, .MS. fol. 216, R». Advéïieineut, sulist. masc. Venue, arrivée. Aventure, accident. Les acceptions particulières que ce mot conserve, sous l’orthographe .venement, sont des applications de l’acception propre et générale, empruntée du verbe Adve.mr ci-après, venir, arriver. ^Voy. Advent.) Au figuré, ce mot a signifié Aventure ," accident. « Tous les désobéissans ou enfraingnans nostre... « sauvegarde ou qui aus... Gardiens ou l’un d’eulx « feront injures ou violences ou fliiCHCwc»/, etc. » (Ord. T. V, p. .">3i.; C’est le même sens que celui d’.Vventure, en ce passage: « Volons que comenule « félonie ou mésaventure soit avenue, ou que tre- » SOI- soit trové desouth terre mauveysement « muscé, ou de rap de femme , ou de brusure de " nostre prison, ou de home navfré près à la mort (1) avec moins. — (2) Voir Du Cange à Depitare. — (3) Traductioi : « Dans l’amour, il y a peur et hardiesse. Ces deux passions en ft.nt trois, ce sont les deux seconds de l.i troisième. Une grande valeur s’y attache, car tout bonheur a là retraite et refuge. L’amour est l’hùpital du prochain ; que nul n’y manque, si c’est à sa convenance. Et moi. j’y ai manqué, Dame de val. ur, à voire holel: aussi ne sais-je où j’en suis. » (n. e.) — (4) tonsa, jeune tille ; lu:a en provental. — (ô) sorte de pierre précieuse.