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AC — 37 — AC


Açainte

subst. fém. Enceinte, enclos.

Par le poing a prise la dame, D'une part vont en une açainte

Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 243, R° col. 1.

(Voy. ACCIN, ENÇAINT et ENÇAINTE subst. ci-après.)

VARIANTES :

AÇAINTE. Rec. des Hist. de Fr. par D. Bouquet. — Chron. S. Den. T. V, p. 255.

ACHAINTE. D. Carp. suppl. au Gloss. de Du C. au mot Accincta.

ANÇAINTE. Du Cange, Gloss. Lat. au mot Incincta.

Acaire

subst. masc. Nom d'un Saint. Signe du Zodiaque.

Dans la première acception, ce mot est le nom d'un évêque de Noyon, qui guérit les acariastres, suivant Sylvius, cité dans le Dict. de Trévoux, au mot Acariâtre.

Tu serois plus hors du sens Que ceuls qu'on maine à St Acaire.

Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 529, col. 2.

De là, on disoit mal St Acaire, pour désigner le mal que St Acaire guérit. On écrivoit aussi Aquaire. (Voy. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 353, col. 3 ; et G. Machaut, MS. fol. 182, R° col. 2.) La vertu de guérir certains maux, attribuée aux Saints par la superstition, dépendoit souvent de l'orthographe de leur nom.

Par un autre abus de l'allusion des noms, on appeloit ceux qui acquérent, qui gagnent. " Pélerins de St Aqaire. " (Anc. Poës. Fr. MS. du Vat. n° 1490, fol. 161, V°.)

Dans la seconde acception, ce mot signifioit le Verseau, signe du Zodiaque, du nom latin Aquarius.

Quant aux signes spéciaulx. Li Capricornes, li Toreaulx, La Vierge, le Mouton, l'Acaire.

Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 471, col. 1.

Il est écrit Aquaire dans la Chron St Den. T. I, fol. 118, V°, et dans le Gloss. de Labbe, p. 488, Aquaires. (Voy. l'art. AQUARIUS ci-après.)

VARIANTES :

ACAIRE. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 529, col. 2.

AQAIRE. Anc. Poës. Fr. MS. du Vat. n° 1490, fol. 161, V°.

AQUAIRE. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 353. — Chron. S. Den. T. I, f° 118, V°.

AQUAIRES. Labbe, Gloss. p. 488.

Acamusé

partic. Taillé en chamfrain.

Mot formé de CAMUS ci-après. On a dit figurément pierre accamusée, pour taillée en chamfrain. Pierre dont on a rabattu l'angle, l'arête en termes d'architecture. " Quand ès murailles estant entre deux héritages sont mis, et assis aucuns corbeaux, ou pierres estant en veuës et lieux apparens, et ayant saillie, et tels corbeaux et pierres sont accamusez par dessouz en faisant l'oeuvre, et sans fraude, iceux corbeaux et pierres démonstrent que tout le mur est commun aux deux dits héritages ; et si lesdits corbeaux ou pierres sont accamusez par dessus, demonstrent que lesdites murailles sont commu-

nes, jusqu'auxdittes pierres et corbeaux " (Cout. gén. T. I, p. 963.)

VARIANTES :

ACAMUSÉ. Cotgr. Dict.

ACCAMUSÉ. Cout. gén. T. I, p. 963, et T. II, p. 1029.

Acanner

verbe. Injurier.

Mot Picard. (Du Cange, Gloss. Lat. au mot Acanizare. — Voy. DEGANNER ci-après.)

Acapit

subst. masc. Sorte de droit féodal.

M. Freteau dit que l'on doit entendre par Acapit, le doublement des droits seigneuriaux à chaque changement de Seigneur. (Mém. sur Agen, p. 40, C. D.) Mais la Rocheflavin prétend que ce droit s'appeloit arrière-acapit ; et que l'on nommoit Acapits, certains droits qui se payoient au Seigneur direct pour chaque mutation arrivée, soit par la mort de son vassal, soit par vente, échange, ou autrement. (Voy. Du Cange, Gloss. Lat. au mot Reaccapitum, T. I, col. 75.)

Laurière paroit être de même sentiment, puisque à l'article Acapt, il renvoie à celui des droits d'issue et d'entrée, qu'il définit : " Lods et ventes, ventes et honneurs et autres droits seigneuriaux qui se payent au Seigneur cavier, rentier, ou censuel et direct, par le vendeur et par l'acheteur de l'héritage aliéné et redevable envers quelque Seigneur foncier, pour le vest, devest ; saisine, desaisine. " (Gloss. du Dr. fr.)

On entendoit donc par Acapits, certains droits casuels, tels que le Relief, ou Rachat, etc. (Voy. ACABIT ci-dessus.)

Les nouveaux Editeurs de Du Cange, ont réfuté Brussel, qui, dans son Traité des Fiefs, p. 849, interprète Acapit, par feodum sine capite. (Voy. Gloss. Lat. T. I, col. 73.)

Lorsqu'un bien étoit d'un trop grand prix pour être inféodé sous la seule obligation de l'hommage, ou sous la redevance d'une petite censive, il arrivoit quelquefois que le Seigneur chargeoit le fonds, d'une rente seigneuriale proportionnée à la valeur de ce bien : c'est ce que paroit signifier l'expression ad Acapitum dare, citée par Du Cange, ubi suprà ; ou bien le Seigneur se faisoit payer une certaine somme d'argent, que les Coutumes de Bourbonnois et de Nivernois appellent entrage. (Voy. Laur. Gloss. du Dr. fr. sous Acapit, Acapte, etc.) L'on trouve ce droit d'entrée désigné par ces mots prim Acapte, dans un vieil acte en langue vulgaire de l'an 1255. (Ménage, Dict. étym. au mot Achepter.)

Ces sortes d'inféodations étoient alors de véritables ventes, ou des Acensements. Or, prendre à cens un héritage, ou en payer le prim acapte, c'est l'acheter. Ainsi les mots Achapt et Achapter, ont pu se former d'Acapte, ou Acapit. (Voy. ci-après ACHAPT et ACHAPTER.)

VARIANTES :

ACAPIT. Brussel, Traité des Fiefs, p. 849.

ACAP. D. Carp. suppl. Gloss. de Du C. au mot Acaptare.