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AC — 60 — AC


Vous prions, et requerons tant affectueusement, et si adcertes comme plus provons. " (Ordonn. T. III, p. 448.)

VARIANTES :

ACERTES. St Athan. Symb. en fr. T. II, p. 733.

ADCERTES. Ord. T. III, p. 448. - J. Le Maire, suite de l'Illustr. des Gaules, p. 419.

ADECERTES. La Thaumass. Cout. d'Orl. p. 466, tit. de 1180.

ADECHERTES. Loisel, Hist. de Beauv. p. 266, tit. de 1122.

AUDECERTES. Chron. fr. MSS. de Nangis, an. 1290.

Acertiorer,

verbe. Rendre certain. Assurer, répondre.

Au premier sens, ce mot, composé de la préposition A et du verbe Certiorer ci-après, en latin certiorare, s'employoit comme verbe réfléchi : " faisant enqueste.... pour plus s'asserciorer. " (Montbourcher, Gag. de Bat. fol. 37, R°. - Voy. ACERTER, ACERTEFIER et ACERTAINER ci-dessus.)

Dans la signification de certifier, répondre d'une chose, on lit : " En cas que les corespondans et unis soient.... en cette volonté et intention, et qu'ils en voulussent acertiorer et le promettre aux Catholiques. " (Mém. de Villeroy, T, VI, p. 11.)

VARIANTES :

ACERTIORER. Mém. de Villeroy, T. VI, p. 11.

ASSERCIORER. Montbourcher, Gag. de Bat. fol. 37, R°.

Acès,

subst. masc. Accès, abord, approche. Accès de fièvre. Incident. Atteinte ou blessure.

On lit dans le premier sens :

.... fist engiens Et de cloies et de mairiens....,. Teus que nus ne valoit acès.

Ph. Mousk. MS. p. 703.

C'est-à-dire que nul ne pouvoit approcher. J. de Meun, s'est servi de ce mot sous l'orthographe assès pour accès, abord, facilité d'aborder, d'approcher quelqu'un, dans ces vers :

Tant de Robes pareilles, ne valent une trompe, Qui par la rue monstrent ta venue à grant pompe ; Se tu as qui te serve, et qui presse te rompe, Bon est ; mais que par ty ton assez ne corrompe.

Cod. vers 661-664.

C'est en ce même sens, pris au figuré, que l'on dit encore accès de fièvre. L'on écrivoit autrefois acès. (Eust. des Ch. Poës. MSS, fol 473, col. 2 ; achès. - Al. Chart. Poës. p. 598) ; asseès dans ce passage : " Environ quinze jours devant la St Remy (l'an 1427) ; cheut ung mauvais air corrompu dont une très-maulvaise maladie advint que on appelloit la Dando... et n'estoit nul quant elle prenoit qui ne cuidast avoir la gravelle... et après ce, à tous venoient les assées ou fortes frissons, etc. " (Journ. de Paris, sous Charles VI et VII, p. 113.)

Ce même mot, sous l'orthographe Aces, s'est employé pour incident en terme de pratique, proprement ce qui arrive, ce qui survient ; extension d'Accès, approche. (Voy. ACCESSOIRE ci-après) :

... le derrain corps de ces trois Entendoit à jugier les drois, Les grans causes et les procès Continuelment des acès Que le second collége avoit Qui par dessus les deux jugoit.

Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 465, V° col. 2 et 3.

Enfin Acès pris dans le sens d'atteinte, de blessure, est encore une extension du sens propre accès, approche :

Bien monstroit qu'il euist esté Et hardiement arresté En cops d'espées et de haces ; On en veoit assés les aces.

Froiss. Poës. MSS. p. 32, col. 2.

On pourroit aussi faire dériver le mot acès, en ce passage, du latin coedere, au supin coesum ; et pour lors acès signifieroit blessure ou cicatrice.

VARIANTES :

ACÈS. Phil. Mousk. MS. p. 703.

ACEX. Triomph. de Pétrarque, trad. d'Oppède, fol. 14, V°.

ACHÈS. Poës. d'Al. Chart. p. 598.

ASSEÈS. Journ. de Paris, sous Charles VI et VII, p. 114.

ASSÈS. Chron. de St Denys, T. II, fol. 272.

AXCÈS. Triomph. de Pétrarque, trad. d'Oppède, fol. 14, V°.

Acesiné,

adj. Bien en point.

Nous donnons ici l'explication de Borel ; mais Borel a mal lu ce mot. Il devoit lire Acesmé. (Voy. ACESMER ci-après.)

Acesmans,

partic. Paré, élégant.

C'est proprement le participe actif du verbe ACESMER ci-après, employé dans le sens du participe passif. On disoit plus souvent acesmé. (Voyez ce mot.)

Il est de moult lache corage Mes moult est biaus et acesmans.

Fabl. MS. du R. n° 7615, fol. 133, V° col. 1.

D. Carpentier paroît avoir confondu la signification d'Achesmans, paré, avec celle de cointes, poli, complaisant, dans deux vers du Doctrinal, qu'il cite. (Suppl. Gloss. de Du C. au mot Scema 1) :

Bien doit li haus hom estre jolis devant la gent Cointes et Achesmans, se il est de jouvent.

On lit Cointes et Acesmanz dans le MS. de S. G. fol. 102, V° col. 2.

VARIANTES :

ACESMANS. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 334, R° col. 2.

ACEMANS. Fabl. MS. du R. n° 7615, T. II, fol. 133, V° col. 1.

ACESMANZ. Doctr. MS. de S. G. fol. 102, V° col. 2.

ACHESMANS. D. Carp. suppl. Glossaire de Du Cange au mot Scema 1.

Acesmé,

partic. Paré, orné, ajuste.

Nos anciens Auteurs employoient souvent ce mot, avec cette signification. (Gloss. de Villehard. - Chron. fr. MS. de Nangis, an. 929, etc. etc. - Voy. ACESMER ci-après.)

Or maudirai ma male destinée, Quant j'ai perdu le gent cors acesmé, Où tant avoit de sens et de bonté ; Qui valoit melz que le reaume de France.

Anc. Poët. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1438.