Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 2.djvu/292

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chanoines, dont est composé le chapitre de Cologne. Le cardinal de Furstemberg eut treize voix, le prince Clément huit, et deux autres en eurent chacun une. Il y en eut une de ces deux-là qui se joignit ensuite à celles qu’avait déjà le cardinal, de manière qu’il en eut quatorze. Comme celui qui a le plus de voix doit l’emporter, selon les apparences, on proclama le cardinal électeur. Ceux qui étaient dans le parti du prince Clément firent une espèce de protestation, et se retirèrent chacun chez eux, sans vouloir assister à la proclamation. Cependant le voilà déclaré électeur : pour l’être parfaitement, il lui manquait, et les bulles du pape, et l’investiture de l’empereur. M. le cardinal de Furstemberg eut d’abord recours au roi pour le soutenir. Le roi lui envoya des troupes, qui pourtant prêtèrent le serment entre les mains du cardinal, comme électeur : il en remplit les places de l’archevêché, et y mit des commandants français.

Pendant tout ce temps-là, une grande partie de l’infanterie du roi était à Maintenon ; sa cavalerie était campée en différents endroits ; M. de Louvois était malade, et prenait les eaux à Forges pour rétablir sa santé. Les maladies de Maintenon commençaient d’une si grande violence, que l’on était obligé de mettre les troupes dans des quartiers, et l’on comptait que le travail continuerait encore six semaines ou deux mois : il ne paraissait pas que l’on dût prendre des partis violents pour cette année. M. de Louvois revint de Forges, et deux jours après on envoya au marquis d’Huxelles, qui commandait le camp de la rivière d’Eure, des ordres pour en faire décamper toutes les