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lettres.

de la Troche. Un gentilhomme d’importance, gendre de madame de la Rochebardon, chez qui madame de la Troche est actuellement, vint dire adieu à mon fils, et c’est là qu’il apprit la mort de la Troche[1], par la gazette, s’il vous plaît ; car je n’en avais point parlé à mon fils, qui me fait une peinture de la désolation de ce gentilhomme d’avoir à donner chez lui une telle nouvelle, ce qui m’a rejetée dans les larmes : j’y retombe bien toute seule. M. de Pomponne croyait madame de la Troche riche ; je lui ai écrit, et il m’a mandé que la duchesse du Lude l’avait détrompé, et qu’ils avaient présenté un placet pour elle. Croisilles sort d’ici ; il m’est venu voir de Saint-Gratien ; je lui ai fait vos compliments ; il est fort bien. Ma petite fille est louche comme un chien : il n’importe ; madame de Grignan l’a bien été ; c’est tout dire. Me voilà à bout de mon écriture, et toute à vous plus que jamais, s’il est possible.




LETTRE XIV.
Paris, 24 janvier 1692.

Hélas ! ma belle, tout ce que j’ai à vous dire de ma santé est bien mauvais ; en un mot, je n’ai repos ni nuit ni jour, ni dans le corps, ni dans l’esprit ; je ne suis plus une personne, ni par l’un ni par l’autre ; je péris à vue d’œil ; il faut finir quand il plaît à Dieu

  1. Tué au combat de Leuze, le 20 septembre 1691.