NOTICE
SUR LA VIE ET LES OUVRAGES
DE
MADAME DE TENCIN.
Madame de la Fayette, comme nous l’avons vu,
avait la première introduit dans le roman les événements
vraisemblables, les mœurs réelles de la société,
et les mouvements naturels du cœur humain. Encouragées
par son exemple, et ne voulant pas laisser enlever
à leur sexe une palme qu’il avait conquise sur
le nôtre, nombre de femmes ont ambitionné des succès
dans le même genre ; mais elles sont restées bien loin
de leur modèle, pour l’art d’inventer et d’écrire. À
peine se rappelle-t-on les noms de mesdames de Villedieu,
d’Aulnoy, de la Force, Durand, de la Roche-Guilhem.
Il en est mille autres dont les noms ont été
oubliés depuis long-temps, ou n’ont jamais été connus.
Une seule femme avait mérité qu’on la distinguât de
cette foule obscure : c’était madame de Fontaines, auteur
du joli roman de la Comtesse de Savoie[1]. Il
- ↑ Il est imprimé dans cette collection avec Aménophis, roman du même auteur.