Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 3.djvu/173

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LE
SIÈGE DE CALAIS,
NOUVELLE HISTORIQUE.


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TROISIÈME PARTIE.

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Milord d’Arondel, retenu par les occupations de la guerre, ne put qu’après quelques jours satisfaire le désir qu’il avait de revoir son prisonnier. Pourrez-vous bien m’écouter aujourd’hui, lui dit-il en entrant dans sa chambre et en s’asseyant auprès de lui ? M. de Châlons répondit quelques mots d’une voix tremblante, que milord d’Arondel attribua à la faiblesse où il était encore ; et, ne voulant pas perdre des moments qui lui étaient précieux, il lui parla ainsi :

J’avais à peine fini mes exercices, qu’Édouard, par des raisons de politique, résolut de me marier avec mademoiselle d’Hamilton : il espérait, en formant des alliances entre les premières maisons d’Angleterre et d’Écosse, unir peu à peu les deux nations. Mon père se prêta aux vues du roi : comme on ne voulait point employer l’autorité pour obtenir le consentement de la maison d’Hamilton, et que la jeunesse de mademoiselle d’Hamilton donnait tout le temps de l’obtenir, le dessein du roi demeura secret entre mon père et lui.