LE
SIÈGE DE CALAIS,
NOUVELLE HISTORIQUE.
QUATRIÈME PARTIE.
ilord de Canaple était parti depuis quelques
jours, pour l’exécution d’un dessein qu’il n’avait communiqué
à personne. Ce contre-temps désespérait
M. de Châlons : il tenta plusieurs fois de se jeter dans
Calais. L’envie de réussir ne lui laissait consulter que
son courage. Il agissait avec si peu de précaution, qu’il
pensa plusieurs fois retomber dans les mains des Anglais.
Les blessures qu’il reçut le forcèrent à suspendre
ses entreprises. Pendant qu’il était retenu, malgré lui,
dans son lit, et que ses inquiétudes retardaient encore
sa guérison, M. de Canaple exécutait heureusement
son projet.
Calais, malgré les soins et les précautions de M. de Vienne, souffrait déjà les horreurs de la plus affreuse famine ; tout y manquait, et les gens de la plus haute qualité n’avaient sur cela aucun privilège. Le gouverneur, pour donner des exemples de courage et de patience, ne permettait aucune distinction pour sa