Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 3.djvu/25

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constance du siège de Calais, par Édouard III, roi d’Angleterre, fournit à cet amant les occasions de développer un attachement et une générosité à toute épreuve, qui finissent par lui mériter le pardon de sa faute involontaire et la main de sa maîtresse. Ce sujet difficile et délicat est traité avec toute l’adresse, toute la décence qu’une femme pouvait y mettre. Le plus vif intérêt y règne d’un bout à l’autre : les caractères, principalement celui de M. de Canaple, y ont une physionomie neuve et piquante. Si l’art pouvait y reprendre quelque chose, ce serait d’une part la complication et l’arrangement quelquefois peu naturel des aventures ; de l’autre, la lenteur de l’action causée par la multiplicité des personnages et des épisodes. Si l’unité d’objet, la marche simple et rapide de l’action ont valu au Comte de Comminge l’honneur d’être placé à côté de la Princesse de Clèves, le mélange des beautés et des défauts donne au Siège de Calais plus de rapport avec Zayde.

On a écrit sans réflexion et faussement que Dubelloy avait pris le sujet de sa tragédie du Siège de Calais dans le roman de madame de Tencin. Les deux ouvrages n’ont de commun entre eux que ce que l’histoire a fourni également aux deux auteurs.

C’est une opinion généralement reçue que M. de Pont-de-Veyle, neveu de madame de Tencin, et auteur du Somnambule et de plusieurs autres petites pièces de théâtre, a travaillé aux romans du Comte de Comminge et au Siège de Calais.

Un ouvrage, dont on a laissé toute la gloire à madame de Tencin, quoiqu’il ne fût à dédaigner pour