Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 3.djvu/250

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la condition que M. de Mailly consentira à votre mariage avec M. de Châlons. Je veux qu’il se fasse dans le même temps que celui de madame de Granson et de M. de Canaple, et avant que vous partiez de Calais.

La situation de mon père et la mienne, madame, répondit mademoiselle de Mailly, exigent que nous demandions à votre Majesté de vouloir bien nous accorder quelque temps pour exécuter les ordres qu’elle daigne nous donner. Je devrais, lui dit la reine que milord d’Arondel avait instruite, pour vous récompenser de la prière que vous me faites, vous la refuser. Mademoiselle de Mailly baissa les yeux en rougissant.

La reine, après avoir donné des louanges à sa modestie, ordonna à M. de Vienne de dire à M. de Mailly, de la part du roi, que lui et sa fille avaient la liberté de se retirer où ils jugeraient à propos, pourvu que M. de Châlons reçût de nouveau sa parole, et qu’il les accompagnât au lieu qu’ils auraient choisi.

M. de Mailly, qui souhaitait avec passion ce que l’on demandait, rendit au roi et à la reine de très humbles actions de grâces, et partit le même jour pour ses terres de Flandre, où le mariage de M. de Châlons et de mademoiselle de Mailly fut célébré peu de mois après.

Celui de madame de Granson se fit dès le lendemain, et M. de Canaple jouit enfin d’un bonheur qui lui fut donné par les mains de l’amour. Ils allèrent en Bourgogne attendre M. de Vienne, qui fut obligé de conduire les habitants de Calais au roi Philippe.

Ces pauvres gens, forcés d’abandonner leur patrie, venaient en demander une nouvelle. Leur fidélité parlait