Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 3.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LE
SIÈGE DE CALAIS,
NOUVELLE HISTORIQUE.


Séparateur


PREMIÈRE PARTIE.

Séparateur



Monsieur de Vienne, issu d’une des plus illustres maisons de Bourgogne, n’eut qu’une fille de son mariage avec mademoiselle de Chauvirey.

La naissance, la richesse, et surtout la beauté de mademoiselle de Vienne, lui donnèrent pour amants déclarés tous ceux qui pouvaient prétendre à l’alliance de M. de Vienne. M. de Granson, dont la naissance n’était pas inférieure, fut préféré à ses rivaux. Quoique aimable et amoureux, il n’avait point touché le cœur de mademoiselle de Vienne ; mais la vertu prit la place des sentiments. Elle remplissait ses devoirs d’une manière si naturelle, que M. de Granson put se croire aimé : un bonheur qui ne lui coûtait plus de soins ne le satisfit pas long-temps.

À peine une année s’était écoulée depuis son mariage, qu’il chercha, dans de nouveau amusements, des plaisirs moins tranquilles. Madame de Granson vit l’éloignement de son mari avec quelque sorte de peine ;