çar dès son enfance on l’asservit aux préjugés qui, par cela seul qu’el : e cst fille, ne lui permettent pas de se livrer aux jcux qui pourraient lui plaire. Dès son enfance, on la fausse dans son éducation ; on lui apprend à baisser les yeus, pour avoir ce qu’on appelle de la timidité. Je suis loin de vouloir que les femmes se dépouillent de la pudear, de la modestie, qui sout leur plus belle parure ; mais il y a loin de cette réserve à celle qu’on leur donne dans l’enfance ; car l’une cst vraie, c’cst le résultat de ieur manière de penser et d’agir, tandis que l’antre n’est que le résultat de la contrainte qu’on leur a fait éprouver. Cela est si peu naturel, que vous voyez la plupart des jeunes filles qui ont été ainsi retenucs, lorsqu’elles se trouvent libres, avoir beaucoup moins de modestic que celles chez qui c’est le résultat de lcur réflexion. Mais une autrc chose qui prouve bien que nous sommes subalternisécs, c’est que, dans notre éducation, on ne nous donne que des talens d’agrément, point ou peu d’études sérieuses. Notre tête, dit-on, n’est point organisée pour cela ; et cependant il est des femmes qui se sont illastrées dans les scieaces ; elles sont en petit nombre, il est vrai ; mais c’est que peu de femuies ont été placées de manière à pouvoir faire les études nécessaires pour y arriver. Ainsi cette carrière se trouve fermée pour nous ; nous sommes donc subalternisées par rapport à la science. Pour ce qui regarde la politique, je n’ai pas besoin de faire de grands raisonnemens pour prouver que nous n’y avons aucune place, et que, sous cc rapport, nous sommes non-seulenment subalternisées ; mais, cc qui cst plus, les csclaves des hommes. Qui fait les lois qui doivent régir la société ? des homnes seuls ? Qui les apprend aux fcmmes ? Personne ; et lorsque l’une d’elles y faillit, qui la juge, qui la condamne ? Des hommes seuls ; elle est obligée, pour se défendre, d’avoir recours à un homme, les usages nc permettant pas
