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peut enthousiasmer l’ame, le sentiment, science du cœur, qui doit relier, unir tous les peuples ; l’amour véritable, qui tout à la fois excitera et récompensera les actions sublimes ; et la poésie, fille de la religion et de l’amour, qui fera du globe la terre promise par Dieu ; et, désirant faire partager nos convictions par ceux qui nous aiment, nous avons décidé, en conseil intime, que la haute direction de cette petite brochure serait entièrement sous l’inspiration de la religion nouvelle. Nous insérerons, comme par le passé, les articles des dames qui, sans être saint-simoniennes, comprendront la place qui attend la femme dans la hiérarchie humaine. De plus, les développemens sur l’industrie, les articles qui peindront la misère matérielle qui assiége notre sexe, seront reçus par nous avec empressement ; mais nous avons senti que d’abord la Femme nouvelle devait être religieuse et morale. Ainsi, avant que d’exalter tel ou tel système industriel, comme parmi nous quelques-unes semblaient le vouloir, nous attendrons que leurs auteurs aient appelé à leur secours, comme preuve, l’expérience de la pratique.

Suzanne.

RÉPONSE
À QUELQUES QUESTIONS QUI NOUS ONT ÉTÉ FAITES.

On nous reproche de ne pas avoir dit quelle est la liberté que nous voulons (on nous dit que nous n’avons pas assez clairement démontré en quoi nous sommes esclaves. C’est à ces deux questions que je vais essayer de répondre. Peut-être ne les développerai-je que sous un de leurs aspects ; mais d’autres que moi pourront les reprendre et développer celui que j’aurai laissé. Oui, la femme est esclave ;