Parmenon
Hé bien ?
Cherée
Ne peut souffrir qu’un cœur luy resiste un moment.
Ne me parle jamais de tes beautez communes,
Leurs caresses me sont à present importunes ;
Rien que de celle-cy mon cœur ne s’entretient.
Parmenon
Vrayment ! c’est à ce coup que le bon homme en tient.
L’un de ses fils aymoit ; l’autre, plein de furie,
Passera les transports de son frere Phœdrie.
De l’humeur dont je sçay que le cadet est né,
Ce ne sera que jeu, dans deux jours, de l’aisné.
Cherée
Aussi ne sçauroit-il avoir l’ame charmée
Des traits d’une beauté plus digne d’estre aymée.
Parmenon
Peut-estre.
Cherée
En doutes-tu ?
Parmenon
Vous aymez !
Cherée
À tel point, que si d’un prompt secours…
Parmenon
Tout beau ; demeurons-là, ne marchons pas si viste ;
Où pretendez-vous donc ce soir aller au giste ?
Cherée
Helas ! s’il se pouvoit, chez l’aymable beauté.
Parmenon
Certes, pour un malade il n’est point dégouté.