Page:La Guirlande de Julie, éd. Uzanne, 1875.djvu/122

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LES SOVCYS ET LES PENSÉES.


Madrigal.



 

Lors que, pressé de mon deuoir,
le veux t'offrir vne Gvirlande,
Ta beauté m'oste le pouuoir
D'accomplir ce qu'il me commande ;

Ce qui te la fait mériter
Empesche que tu ne l'obtiennes :
Ton beau teint ne peut supporter
D'autres merueilles que les siennes;

Par luy la Rose est sans couleur,
Les Œillets ont perdu la leur,
Les Tulipes sont effacées,

Les Lys n'ont plus de pureté ;
Et pour toy rien ne m'est resté
Que des Sovcys et des Pensées.
 

De M. DE MALLEVILLE.