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pour y dépenser agréablement le superflu de leur bien. Tous les princes et les seigneurs qui possèdent des terres à l’ouest ont leurs maisons dans cette ville, quoiqu’il ne leur soit pas permis de s’y arrêter plus d’une nuit.

Les Hollandais partirent d’Osaka le 28 février pour se rendre à Méaco, qui n’en est éloigné que de treize lieues. Ils furent admis à l’audience du président de justice et des gouverneurs, mais avec la petite humiliation d’être obligés de quitter leurs voitures à cinquante pas du palais du président, pour faire à pied ce qui leur restait du chemin, et d’attendre à la porte du premier corps-de-garde qu’on eût donné avis de leur approche. Le président ne leur fit pas même l’honneur de paraître, et reçut leurs présens par les mains de quelques officiers. Ils trouvèrent moins de hauteur chez les deux gouverneurs, qui se firent voir, comme celui d’Osaka, par des jalousies. Cependant leur patience y fut mise à d’autres épreuves. Après l’audience, on les pria de s’arrêter quelque temps, pour donner la liberté aux dames qui étaient dans une chambre voisine, derrière un paravent qu’on avait percé de plusieurs trous, de considérer leur figure et leur habillement. Non-seulement l’ambassadeur fut obligé de montrer son chapeau, son épée, sa montre, et plusieurs autres choses qu’il portait sur lui, mais on le pria d’ôter son manteau, pour laisser voir ses habits devant et derrière.