Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Hollandais passèrent quatre jours à Méaco. Cette ville se nomme autrement Kio, nom qui signifie ville, et qu’on lui donne par excellence, parce qu’étant la demeure du daïri, ou de l’empereur ecclésiastique héréditaire, on la regarde comme la capitale de l’empire. Elle est située dans la province d’Iamatto, au milieu d’une grande plaine. Sa longueur du nord au sud est de trois quarts de mille d’Allemagne ; et sa largeur d’un demi-mille de l’est à l’ouest. D’agréables collines dont elle est environnée, et quelques montagnes d’où sortent quantité de petites rivières et de fontaines rendent sa situation charmante. Du côté de l’est, on voit sur le penchant d’une de ces montagnes un grand nombre de temples, de couvens et de chapelles. Trois rivières, qui ont peu de profondeur, entrent dans la ville du même côté, et se réunissent au centre : on les passe sur un beau pont d’environ deux cents pas de longueur ; ensuite toutes ces eaux rassemblées coulent à l’ouest. Le palais du daïri occupe le quartier septentrional, composé de douze ou treize rues, qui sont séparées du reste de la ville par des murs et des fossés. Dans la partie occidentale de Méaco, on voit un château de pierre de taille, et bien fortifié, qui sert de logement au monarque séculier, lorsqu’il vient visiter le daïri. Les rues de la ville sont étroites, mais régulières, et d’une longueur extraordinaire. Les maisons n’ont que deux étages ; la plupart sont de bois et