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hommes, furent nommés pour chaque cheval du cortége hollandais, deux à chaque côté pour lui soutenir le ventre, et un pour tenir la bride. Dans un temps plus difficile, on emploie six hommes de chaque côté du cheval, deux pour le soutenir sous le ventre, quatre pour soutenir ceux de devant, et se soutenir l’un l’autre, pendant qu’un treizième mène le cheval par la bride.

La montagne de Fudsi ne ressemble pas mal au pic de Ténériffe. On la découvre de si loin, qu’ayant servi de guide au voyage des Hollandais, elle ne fut pas d’un petit secours à Kœmpfer pour dresser la carte de leur route. Il croit devoir la décrire, parce qu’elle passe avec justice pour une des plus belles montagnes du globe terrestre. Sa base est large, et sa cime se terminant en pointe, elle a l’apparence d’un vrai cône. La neige s’y conserve pendant la plus grande partie de l’année ; et quoique les chaleurs de l’été en fassent fondre une grande quantité, il en reste toujours assez pour couvrir entièrement le sommet. On voit près de sa cime un trou fort profond, qui vomissait anciennement des flammes et de la fumée ; mais cette éruption a cessé depuis qu’il s’est élevé au-dessus une espèce de petite colline ou de butte. À présent les endroits plats qui se trouvent près du sommet sont couverts d’eau. Cependant les flocons de neige que le vent détache et fait voler de toutes parts font juger que la montagne est encore enveloppée d’un voile de nua-