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nouvelles rues sont alignées d’après les plans des propriétaires du terrain. En général, les maisons d’Iedo sont basses et petites, comme dans tout le reste de l’empire. La plupart sont bâties de bois de sapin, avec un léger enduit d’argile. L’intérieur est le même qu’à Méaco, divisé en appartemens avec des paravents de papier ; les murs sont revêtus de papier peint, les planchers couverts de nattes, et les toits en bardeau. Il n’est pas étonnant qu’avec des matières si combustibles, le feu y fasse tant de ravage. Chaque maison doit avoir, sous le toit ou dessus, une cuve pleine d’eau, avec les instrumens nécessaires pour en faire usage. Cette précaution suffit souvent pour éteindre le feu dans une maison particulière ; mais elle devient inutile pour arrêter la fureur d’un incendie qui a déjà fait des progrès. Les Japonais ne connaissent point alors d’autre remède que d’abattre les maisons voisines auxquelles le feu n’a point encore touché. Ils ont des compagnies de gardes institués à cet effet, qui font la patrouille nuit et jour, avec des habits de cuir brun, pour les défendre de la flamme et des crocs de fer.

Tous les quartiers de la ville sont remplis, comme en Europe, de temples, de couvens, et d’autres bâtimens religieux qui en occupent les plus belles parties. Les palais des grands sont de superbes édifices ; ils sont séparés des maisons particulières par de grandes cours, et ornées de magnifiques portes, où l’on monte