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pour se procurer la liberté de visiter la ville, et d’en faire une description d’autant plus curieuse, qu’il y a joint un plan dont il vante la fidélité.

Des cinq grandes villes de commerce qui appartiennent au domaine impérial, Iedo passe pour la première : elle est tout à la fois la capitale et la plus grande ville de l’empire. C’est le séjour d’un grand nombre de princes et de seigneurs qui composent la cour, et la multitude de ses habitans est presque incroyable. Elle est située, suivant l’observation de Kœmpfer, à 35° 30′ de latitude nord. Les Japonais lui donnent sept lieues de long, cinq de large, et vingt de circonférence. Elle n’est pas ceinte de murs ; mais plusieurs fossés qui l’entourent, et de hauts remparts plantés d’arbres, avec des portes capables de résistance, peuvent servir à la défendre. Une grande rivière, qui a sa source au couchant, la traverse et se jette dans le port, tandis qu’un de ses bras va servir de fossé au château ; il se jette aussi dans le port par cinq embouchures, dont chacune est traversée par un pont magnifique.

Iedo n’est pas bâtie avec la régularité des autres villes du Japon, parce qu’elle n’est arrivée que par degrés à la grandeur qu’on admire aujourd’hui. Cependant on y trouve, dans plusieurs quartiers, des rues régulières qui se coupent à angles droits. Elle doit cet embellissement aux incendies qui souvent réduisent en cendres un grand nombre de maisons. Les