Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/119

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faisant le tour du château. On y voyait alors un grand nombre de bateaux. Nous trouvâmes au bout du pont deux portes fortifiées, entre lesquelles nous vîmes un petit corps de soldats. Après avoir passé la seconde porte, nous entrâmes dans une grande place, où la garde était plus nombreuse. La salle d’armes nous parut tapissée de drap ; les piques étaient debout à l’entrée, mais le dedans était revêtu d’armes dorées, de fusils vernissés, de boucliers, d’arcs, de flèches et de carquois, rangés avec beaucoup d’ordre et de goût. Les soldats se tenaient assis à terre, les jambes croisées, tous vêtus de soie noire, et chacun avec deux sabres à son ceinturon. En traversant la première enceinte, nous passâmes entre les palais des princes et des grands de l’empire, qui remplissent l’intérieur de ce premier château : la seconde ne nous parut différer de la première que par la structure des portes et des palais, qui est plus magnifique. On nous y fit laisser notre norimon, notre cango, nos chevaux et nos valets, pour nous conduire, par un long pont de pierre, au fonmatz, qui est la demeure de l’empereur. Après avoir passé ce pont, notre cortége traversa un double bastion, suivi de deux portes fortifiées, par lesquelles il entra dans une rue irrégulière, bordée des deux côtés d’une fort haute muraille, et arriva au fiakninban, c’est-à-dire à la grande garde du château, qui est au bout de cette rue, près de la dernière porte qui conduit au palais. On nous ordonna d’attendre dans la