Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/120

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salle des gardes que le grand conseil d’état fût assemblé, temps auquel nous devions être introduits. Les deux capitaines de la garde nous offrirent civilement du thé et du tabac à fumer ; quelques autres personnes vinrent nous tenir compagnie. Nous n’attendîmes pas moins d’une heure ; et dans l’intervalle nous vîmes entrer au palais plusieurs conseillers d’état, les uns à pied, d’autres portés dans leurs norimons. Enfin nous fûmes conduits, par deux magnifiques portes, au travers d’une grande place carrée, jusqu’à l’entrée du palais. L’espace entre la seconde porte et la façade du palais était rempli d’une foule de courtisans et d’un grand nombre de gardes. De là on monte par deux escaliers dans une salle spacieuse qui est à la droite de l’entrée, où toutes les personnes qui doivent être admises à l’audience de l’empereur ou des conseillers d’état attendent qu’on les introduise. Cette salle est non-seulement fort grande, mais aussi extrêmement exhaussée, ce qui n’empêche pas qu’elle ne soit assez sombre lorsqu’on y a mis tous les paravens, parce qu’elle ne reçoit du jour que des fenêtres d’en-haut d’une chambre voisine. Elle est d’ailleurs richement meublée à la manière du pays, et le mélange de ses piliers dorés, qui s’élèvent entre les paravens, forme un coup d’œil fort agréable. Nous y attendîmes encore pendant une heure que l’empereur fût venu s’asseoir dans la salle d’audience. Alors trois officiers conduisirent notre ambassadeur devant