Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/130

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pôle antarctique qui étaient marquées comme des îles.

De quantité d’autres circonstances que Kœmpfer prit le même soin de recueillir, dans les deux voyages de l’ambassadeur à la cour, il en reste une qu’on se reprocherait d’avoir supprimée, quoiqu’il ne la rapporte ici qu’avec beaucoup de ménagement pour les Hollandais. L’ambassadeur, après avoir reçu son audience de congé, fut appelé devant les conseillers d’état pour entendre la lecture des ordres qui regardent le commerce. Ils portaient, entre autres articles, que les Hollandais n’inquiéteraient aucun navire ni bateau des Chinois ou des Liquéans ; qu’ils n’amèneraient au Japon, dans leurs vaisseaux, aucun Portugais, aucun prêtre ; et qu’à ces conditions on leur accordait un commerce libre. Après cette cérémonie, on fit présent à l’ambassadeur de trente robes étalées dans le même lieu sur trois planches. On y joignit ce qui se nomme une lettre de fortune, et qui est un témoignage de la protection de l’empereur. L’ambassadeur fut obligé de se prosterner quatre fois, et, pour marquer son respect, il mit le bout d’une des robes sur sa tête.

L’après-midi du même jour, avant qu’il fut retourné à son logement, plusieurs seigneurs de la cour lui envoyèrent aussi un présent de robes. Quelques-uns des messagers laissèrent leur fardeau à l’hôtellerie hollandaise, d’autres attendirent le retour de l’ambassadeur pour le remettre entre ses mains. La réception de ces