Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/131

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présens se fit avec toutes les formalités du cérémonial usité. Des koulis ou porteurs arrivaient chargés des caisses qui renfermaient les robes. L’un d’eux portait la planche sur laquelle les robes devaient être étalées, et la lettre de fortune qui est un assemblage de cordons plats entrelacés par un bout, et renfermés dans un papier entouré d’un nombre impair de liens de soie de différentes couleurs, et quelquefois dorés ou argentés. Celui qui devait offrir les robes était ensuite introduit dans l’appartement de l’ambassadeur, et, s’asseyant vis-à-vis de lui, à quelque distance, il lui adressait ce compliment : « Le seigneur, mon maître, vous félicite d’avoir eu votre audience de congé, en un beau temps, ce qui est médithe, c’est-à-dire fort heureux ; vos présens lui ayant été fort agréables, il souhaite que vous acceptiez en échange ce petit nombre de robes. » En finissant, il donnait à l’interprète un grande feuille de papier sur laquelle était indiqués, en grands caractères, le nombre des robes et leur couleur. L’ambassadeur, à qui l’interprète remettait cette feuille, la tenait sur sa tête pour témoigner son respect. Tous les spectateurs demeuraient dans un profond silence, les uns assis, d’autres à genoux. On avait appris à l’ambassadeur le compliment qu’il devait faire en réponse : il le répétait dans ces termes, avec une profonde inclination : « Je remercie très-humblement le seigneur votre maître de ses soins pour nous procurer une audience prompte