Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/132

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et favorable ; je le supplie de continuer ses bons offices aux Hollandais. Je lui rends grâces aussi de son précieux présent, et je ne manquerai point d’en informer mes maîtres de Batavia. » Après ces complimens, on apportait du tabac pour fumer, avec du thé et de l’eau-de-vie.

Le retour des Hollandais à leur petite île de Desima, et leur second voyage à Iedo, s’étant faits par la même route, on ne se jettera point dans d’inutiles répétitions pour les suivre ; mais pendant dix mois qui se passèrent entre les deux voyages, Kœmpfer employa tous ses soins à prendre une parfaite connaissance de la ville de Nangasaki, dont il donne la description.

Cette ville, une des cinq villes maritimes ou commerçantes de l’empire, est située à l’extrémité de l’île de Kiusiu, dans un terrain presque stérile, entre des rochers escarpés et de hautes montagnes, Nangasaki renferme peu de marchands ou d’autres citoyens riches : la plupart de ses habitans sont des artisans ; mais sa situation commode et la sûreté de son port en font le rendez-vous des nations qui ont la liberté de commercer au Japon, puisque tous les autres ports leur sont fermés. Ce privilége n’est accordé depuis long-temps qu’aux Chinois et aux Hollandais ; mais c’est avec les plus rigoureuses restrictions. Après la persécution qui acheva d’extirper, en 1638, le christianisme dans toutes ces îles, l’empereur, entre plusieurs lois nouvelles, ordonna qu’à l’avenir le port de