Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/134

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loin, qu’il est défendu d’y pêcher sous des peines rigoureuses.

Nangasaki doit son nom à ses anciens seigneurs, qui l’ont possédée de père en fils avec tout son district. Cette ville est ouverte, comme la plupart de celles du Japon ; elle n’a ni châteaux, ni murailles, ni fortifications, en un mot, aucune défense. Trois rivières d’une fort belle eau, qui ont leur source dans les montagnes voisines, se réunissent à l’entrée de la ville, et la traversent de l’est à l’ouest. Pendant la plus grande partie de l’année, leur eau suffit à peine pour arroser les champs de riz et pour faire tourner quelques moulins ; mais dans la saison des pluies elles grossissent jusqu’à entrer dans les maisons.

Les étrangers demeurent hors de la ville, dans des quartiers séparés, où ils sont surveillés et gardés avec beaucoup de rigueur. Les Chinois, ou d’autres peuples de l’Orient qui professent la même religion, et qui négocient sous le même nom, sont établis derrière la ville, sur une éminence ; leur quartier est entouré d’une muraille, et porte le nom d’Iakuin, c’est-à-dire jardin de médecine, parce qu’autrefois on y en voyait un.

On a déjà dit que les Hollandais ont leur habitation dans la petite île de Desima ; elle est jointe à la ville par un petit pont de pierre long de quelque pas, et au bout duquel les Japonais ont un corps-de-garde. À la rive septentrionale de l’île, sont deux grandes portes