Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on nomme les portes de l’eau, que l’on n’ouvre que pour charger et décharger les vaisseaux hollandais, en présence d’un certain nombre de commissaires nommés par les gouverneurs.

La compagnie des Indes a fait bâtir à ses frais, derrière la grande rue de Desima, une maison destinée à la vente de ses marchandises, et deux magasins, à l’épreuve du feu, une grande cuisine, une maison pour les directeurs de son commerce, une maison pour les interprètes qui ne sont employés que dans le temps des ventes, un jardin de plaisance, un bain et quelques autres commodités. L’ottona, ou le chef des Japonais de la rue, y occupe une maison commode avec un jardin. On a laissé une place vide, où l’on élève des boutiques pendant que les navires hollandais sont dans le port.

Les Chinois, à Nangasaki, ont trois temples également remarquables par la beauté de leur structure, et par le nombre des prêtres ou des moines qui sont entretenus pour le service des autels.

Kœmpfer passe des temples aux lieux de débauche. Il donne une idée fort singulière de cet infâme quartier. C’est de toute la ville celui qui contient les plus jolies maisons, toutes habitées par des courtisanes. Il se nomme Kasiematz. Sa situation est sur une éminence. Il consiste en deux grandes rues. Dans toute l’île de Sikokf on ne compte que deux de ces lieux,