Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

armes offensives, ils ont chacun deux sabres, une espèce de pique et un mousquet. L’infanterie est divisée par compagnies. Cinq soldats ont un homme qui les commande ; et cinq de ces chefs, qui, avec leurs gens, font trente hommes, en reconnaissent un autre qui leur est supérieur. Une compagnie de deux cent cinquante hommes a deux chefs principaux et dix subalternes, avec un seul capitaine qui les commande tous ; l’ensemble des compagnies est commandé par un chef général. La même gradation s’observe dans la cavalerie.

Toutes ces troupes sont plus que suffisantes pour faire respecter un prince qui ne pense qu’à contenir ses sujets dans la soumission, et qui ne se propose point de conquêtes. Cependant, si l’empereur du Japon avait besoin de plus grandes forces, il lui serait facile de rassembler de formidables armées, sans gêner en rien le commerce de ses états, l’exercice des arts, ni même le travail nécessaire à la subsistance du peuple. Tous les ans il est exactement informé du nombre de ses sujets, tant de ceux qui habitent les villes que de ceux des campagnes. Des officiers, chargés de cette commission, en rendent compte à la cour.

Autant il est facile au cubosama d’amasser des trésors, autant les grands trouvent-ils de difficulté à augmenter leurs richesses. La plupart jouissent d’un revenu considérable, mais la politique du souverain les engage dans des dépenses excessives. Tous les gouverneurs sont