Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

noms des habitans et tous les détails du quartier. Il y a un autre officier nommé takurakaku, nom qui signifie garde-joyaux ; c’est le trésorier de la rue ou le dépositaire de l’argent public ; sa commission est annuelle, et tous les habitans l’exercent à leur tour. Le dernier des officiers d’une rue est le nitsi-iosi, ou le messager. Il est tenu d’informer l’ottona des naissances, des morts, des changemens de demeure, et de tout ce qui doit venir à la connaissance de ce premier officier ; il lui remet les requêtes et les certificats ; il recueille les sommes auxquelles chacun contribue pour le présent qui se fait aux gouverneurs et aux principaux magistrats. Il porte les ordres aux chefs des compagnies, et c’est lui qui les publie.

Toutes les nuits deux rondes parcourent chaque rue. La première se fait par les habitans, tour à tour, au nombre de trois ; ils ont leurs corps-de-garde dans une loge au milieu de la rue. Les jours de fête, et toutes les fois que le magistrat en donne l’ordre, le guet se fait le jour comme la nuit : on le double même au moindre danger. C’est un crime capital d’insulter cette garde, ou de lui opposer la moindre résistance. L’autre ronde est celle des portes de la rue : elle est particulièrement établie contre les voleurs et les accidens du feu ; mais elle n’est composée que de deux hommes du bas peuple, qui, se tenant séparément aux deux extrémités de la rue, s’avancent de temps en temps l’un vers l’autre. Dans les villes maritimes, il y a