Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/160

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devant les magistrats supérieurs : en un mot, il est responsable de tout ce qui arrive dans l’étendue de sa juridiction : les habitans de la rue le choisissent à la pluralité des suffrages ; mais il doit obtenir l’agrément des gouverneurs avant de prendre possession de son emploi ; son salaire est le dixième du trésor de la rue. À Nangasaki, ce trésor est ce qui revient d’une somme qui se lève sur les marchandises étrangères.

Chaque ottona doit avoir trois lieutenans. Tous les habitans d’une rue sont partagés en compagnies de cinq hommes dont chacune a son chef, et dans lesquelles on ne reçoit néanmoins que les propriétaires de maisons ; et comme ils ne font pas le plus grand nombre, une compagnie de cinq hommes a quelquefois jusqu’à quinze familles qui en dépendent. Les locataires sont exempts aussi des impositions qui se mettent sur les maisons ; mais ils ne sont pas dispensés de la garde et de la ronde. Ils n’ont aucune part à l’élection des officiers de la rue, et n’entrent point en partage de l’argent public ; d’ailleurs les loyers sont considérables, et l’estimation s’en fait suivant le nombre des nattes qui couvrent le plancher des appartemens ; ils se paient régulièrement tous les mois. Le greffier ou le secrétaire est un autre officier de la rue, qui a le titre de fisia. Il transcrit et fait publier les ordres de l’ottona ; il expédie les passe-ports, les certificats et les lettres de congé ; il tient les registres où sont inscrits les