Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/169

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pierre de prix, avec un petit cercle de perles à chaque oreille ; ce qui leur donne beaucoup de grâce. Leur ceinture est large et semée de fleurs et de figures. Sur quantité de longues vestes elles ont une robe flottante, qui traîne de quatre pieds. C’est par le nombre de ces vestes qu’on juge de la qualité d’une femme. On assure qu’elles montent quelquefois jusqu’à cent, et qu’elles sont si déliées, qu’on en peut mettre plusieurs dans la poche. Les dames de la première qualité ne paraissent jamais dans les rues sans une suite nombreuse. Une troupe de filles magnifiquement parées leur portent des mules de prix, des mouchoirs, et toutes sortes de confitures dans de grands bassins. Ce cortége est précédé des femmes de chambre qui environnent leurs maîtresses, les unes avec des éventails, d’autres avec un parasol en forme de dais, dont la crépine est très-riche. Les femmes chrétiennes avaient sur la tête, en allant à l’église, un voile qui non-seulement couvrait le visage, mais leur pendait jusqu’aux pieds. L’usage oblige les dames de ne recevoir aucune visite sans avoir un voile sur la tête. Ces visites ne leur sont permises qu’une fois l’année ; et pour peu que les lieux soient éloignés, elles se font porter dans des norimons avec toutes les femmes de leur suite.

Les jeunes gens de l’un et de l’autre sexe changent d’habillemens à mesure qu’ils avancent en âge. Ils sont tous légèrement couverts, et ne portent ordinairement rien sur la tête.