Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/176

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À l’égard des élémens, ils en comptent dix, parce que ce nombre est nécessaire pour faire résulter sa combinaison avec les signes célestes dans un cycle de soixante années ; mais ils n’en ont proprement que cinq, qui sont le bois, le feu, la terre, les métaux et l’eau, désignés par deux sortes de caractères qui les doublent. Le commencement de leur année tombe entre le solstice d’hiver et l’équinoxe du printemps, vers le cinquième jour de février ; mais comme ils sont d’une superstition extrême à célébrer le jour de la nouvelle lune, ils commencent ordinairement l’année par la lune qui précède ou qui suit immédiatement le 5 février. Leurs mois sont lunaires ; mais de deux en deux, ou de trois en trois ans, ils ont une année de treize lunes ; de sorte qu’en dix-neuf années communes ils en ont sept que Kœmpfer nomme bissextiles.

Les marchands japonais ont une arithmétique assez simple, et qui n’en est pas moins sure : ils se servent d’une table sur laquelle ils placent des bâtons, surmontés d’une petite boule, qui leur font trouver tout d’un coup les quatre preuves de nos opérations, à peu près comme les Chinois, desquels il y a beaucoup d’apparence qu’ils ont emprunté cette méthode.

Les savans du Japon sont les ministres de la religion du peuple ; ils sont chargés seuls de l’éducation de la jeunesse, qui demeure chez eux jusqu’à l’âge de quatorze ans ; ces académies sont en grand nombre. On lit dans les