Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/177

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lettres de saint François-Xavier, que, de son temps, il y en avait quatre aux environs de Méaco, dont chacune n’avait pas moins de trois ou quatre mille écoliers, et qu’elles n’approchaient pas néanmoins de celle de Bandoue, la plus nombreuse de l’empire. Les filles sont élevées de même dans les communautés de leur sexe.

Aussitôt que les jeunes gens sont retournés à la maison paternelle, on les forme aux exercices de leur âge. On commence alors à leur donner des armes ; et cette cérémonie, qui est une vraie fête, fait connaître que la guerre est la passion dominante de leur nation. Ils se perfectionnent bientôt dans cette science : les premiers Européens qui leur portèrent des armes à feu furent surpris de la facilité avec laquelle ils apprirent à s’en servir. Tout Japonais est né soldat : ces insulaires ne sont véritablement jaloux que de leurs armes ; ils ne les quittent que pendant le sommeil ; encore les mettent-ils sur le chevet de leur lit. Ils tirent l’épée à la moindre occasion, quoique rien ne soit plus sévèrement défendu dans les villes. Ce règlement, auquel on tient exactement la main, prévient quantité de désordres.

Les fastes de l’empire sont composés dans la cour du daïri : c’est l’occupation des princes et des princesses du sang impérial : on en tire des copies qui ne s’impriment qu’après un certain temps, et qui se gardent soigneusement dans le palais.