Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/179

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qui se fait avec du riz. Quelques symptômes de cette maladie ressemblent beaucoup à ceux de la passion hystérique ; elle met souvent le malade dans la crainte d’être suffoqué. Toute la région du bas-ventre, depuis les aines jusqu’aux côtes, est cruellement tiraillée ; et quelquefois, après de longues douleurs, il survient des tumeurs dangereuses en divers endroits du corps. La méthode qu’on emploie communément pour la guérison est fort singulière : on se sert de petites aiguilles d’or ou d’argent fort pur, qu’on enfonce dans la chair, de la profondeur d’un demi-pouce ; les unes avec un petit marteau, et d’autres en les tournant comme des vis. Cette opération se fait sur le ventre, à la région du foie, et demande neuf trous en trois rangs, à la distance d’un demi-pouce l’un de l’autre. Kœmpfer, qui s’étend beaucoup sur les circonstances de la ponction, convient que les douleurs cessent presque aussitôt, comme si c’était, dit-il, par enchantement. L’art de donner aux aiguilles la trempe et le degré de dureté qui leur conviennent est connu de peu de personnes, et fait une profession particulière, qui ne peut être exercée qu’avec des lettres-patentes de l’empereur.

Les Japonais ont pour la même maladie et pour beaucoup d’autres un caustique dont ils font remonter l’origine à la plus haute antiquité ; il n’est pas moins estimé des Chinois et de toutes les autres nations, qui sont en commerce avec eux. Son usage est si fréquent