Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/181

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ment leur lit et leur chambre doivent être garnis de rouge, mais ceux qui approchent d’eux doivent être en habits de la même couleur.

Les arts mécaniques sont fort cultivés dans toutes les parties du Japon ; ils y sont venus de la Chine : mais si les Japonais n’ont presque rien inventé, ils sont capables de donner la dernière perfection à tout ce qui sort de leurs mains. Ils excellent dans la gravure, la dorure et la ciselure. Leur papier l’emporte beaucoup sur celui des Chinois, qui n’ont jamais égalé non plus la finesse et l’éclat des étoffes de Fatsisio et de Kamokura. La porcelaine du Japon est célèbre par sa beauté ; les sabres y sont d’une trempe admirable ; le vernis des Japonais est au-dessus de tous les autres, et ne s’applique nulle part avec tant de propreté. Ils surpassent tous les peuples de l’Orient dans la composition de leurs liqueurs, et dans l’apprêt des viandes : mais leur industrie et leur application éclatent particulièrement dans la culture des terres, dont ils ne laissent pas un pouce inutile.

L’honneur est le principe de toutes les affections des Japonais ; de là naissent la plupart de leurs vertus et de leurs défauts. Ils sont ouverts, droits, bons amis, fidèles jusqu’au prodige, officieux, généreux, prévenans, sans attachement pour les richesses ; ce qui leur fait regarder le commerce comme une profession vile ; aussi n’y a-t-il point de peuple policé qui soit généralement plus pauvre ; mais de cette