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qu’on remplit de charbons allumés où de cendre chaude, et qui donne une chaleur suffisante. Quelquefois on met sur ce foyer une table basse qu’on couvre d’un tapis, sur lequel on se tient assis dans un grand froid. Si la chambre n’a point de foyer, on y supplée par des pots de cuivre et de terre qui produisent le même effet. Au lieu de pincettes, on se sert de barres de fer pour attiser le feu, avec autant d’adresse qu’on use de deux petits bâtons pour manger. Ce qu’on trouve de plus curieux dans les grandes maisons, c’est le jardin ; une partie est pavée de pierres rondes de diverses couleurs, qu’on prend au fond des rivières et sur le bord de la mer. Le reste est couvert de gravier qui se nettoie soigneusement, il règne partout une apparence de désordre qui a beaucoup d’agrément : de petits rochers où l’on ménage des cascades, de petits bois, de petites rivières peuplées de poissons, des arbres fruitiers, des plantes ; tout semble offrir la miniature de ce qu’on nomme un jardin anglais.

Les grands chemins sont fort soignés, bordés de sapins ou d’autres arbres, et rafraîchis par des fontaines. On y a creusé des fossés et des canaux pour en faire écouler les eaux dans les terres basses. On y a construit des digues pour arrêter celles qui, tombant des lieux élèves, y pourraient causer des inondations. Les villages les plus voisins sont chargés de ces travaux publics. Les chemins sont nettoyés tous les jours, et lorsqu’une personne de distinction