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ne doivent pas avoir plus de six toises de hauteur, et rarement sont-elles si hautes, à moins qu’on n’en veuille faire des magasins. Les palais mêmes des empereurs n’ont qu’un étage : c’est la crainte des tremblemens de terre, assez fréquens au Japon, qui assujettit les habitans à cette méthode ; mais si ces édifices ne peuvent être comparés aux nôtres ni pour la solidité ni pour l’élévation, ils ne leur cèdent point pour la commodité ni pour l’agrément, presque toutes les maisons du Japon sont bâties de bois ; le premier plan, ou le rez de-chaussée, est élevé de quatre ou cinq pieds pour le garantir de l’humidité. Il ne paraît pas que l’usage des caves y soit connu. Pour se précautionner contre le feu, chaque maison doit avoir un endroit séparé, et fermé d’un mur de maçonnerie, où l’on renferme ce qu’on a de plus précieux. Les autres murailles sont de planches, et couvertes de grosses nattes qui sont jointes avec beaucoup d’art.

Les maisons des personnes de distinction sont divisées en deux appartemens : l’un pour les femmes, qui ne se montrent que rarement ; l’autre ouvert pour les usages communs de la vie et de la société. La plus belle porcelaine, ces cabinets, ces coffres si renommés, ne servent point dans les salles où tout le monde est reçu ; on les tient dans des lieux plus sûrs.

Comme les cheminées ne sont pas en usage au Japon, on ménage sous le plancher des plus grandes chambres un trou carré et muré,