Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parcourir la route commodément et promptement. Leur distance ordinaire est d’un mille et demi, et jamais de plus de quatre milles. Kœmpfer en compta cinquante-six entre Osaka et Iedo. On y voit des commis salariés, qui tiennent registre de ce qui s’y passe chaque jour, et de messagers établis pour porter les dépêches du gouvernement. Ces dépêches, qui doivent être portées à la poste voisine aussitôt qu’elles arrivent, sont renfermées dans une petite boîte revêtue d’un vernis noir, avec les armes impériales ; et le messager les porte sur son épaule, attachées au bout d’un petit bâton. Il est toujours accompagné d’un autre, qui prendrait sa place, s’il arrivait quelque accident. Tous les voyageurs, sans exception de rang et de qualité, doivent sortir du chemin pour laisser le passage libre à ces messagers, qui se font reconnaître par le son d’une petite cloche.

Les maisons de poste ne servent point de logement ; mais les hôtelleries sont en grand nombre, et fort bonnes sur toutes les routes. Tout y est d’une propreté charmante : on n’aperçoit pas la moindre tache sur les murs, ni sur les paravens et les planchers. Il n’y a point d’hôtellerie qui n’ait ses bains et ses étuves : on y est servi comme les plus grands seigneurs le sont dans leurs palais. Aussi n’en sort-on point sans avoir fait nettoyer l’appartement qu’on occupait. Tous les ornemens des palais se trouvent dans les grandes hôtelleries, et la