Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/194

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recherche y est extrême, jusque dans les latrines.

Avec tant de commodités pour les voyages, il n’est pas surprenant que la plupart des grands chemins soient aussi peuples que les villes. Kœmpfer assure qu’ayant passé quatre fois dans le Tokaido, qui est à la vérité une route des plus fréquentées du Japon, il y a vu plus de monde que dans les rues des plus grandes villes de l’Europe. Comme tous les princes et les seigneurs de l’empire sont obligés de paraître à la cour une fois l’année, ils doivent passer deux fois sur les grandes routes, c’est-à-dire lorsqu’ils vont à Iedo et lorsqu’ils en reviennent. Ils font ce voyage avec toute la pompe qu’ils croient convenable à leur rang et au respect qu’ils portent à leur maître. La suite de quelques-uns des premiers princes de l’empire est si nombreuse, qu’elle tient quelques journées de chemin. On rencontre ordinairement pendant deux jours consécutifs le bagage d’un prince, composé des officiers subalternes et des valets, dispersés en plusieurs bandes. Le prince même ne paraît que le troisième jour, suivi d’une cour, qui marche dans un ordre admirable.

Enfin Kœmpfer termine cette description par la multitude surprenante de filles de joie dont les grandes et les petites hôtelleries, les cabanes à thé, et les rôtisseries, surtout dans l’île de Niphon, sont remplies à toutes les heures du jour ; mais c’est particulièrement vers midi,