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la bénédiction du pape. Cette découverte commencée par les Hollandais , fut ensuite confirmée par une autre lettre du capitaine Moro, adressée au gouvernement portugais de Macao, qui fut interceptée par un navire du Japon. Sur ces deux témoignages, auxquels les ennemis des Portugais joignirent l’arrivée secrète d’un grand nombre d’ecclésiastiques, l’empereur ferma pour jamais, en 1637, l’entrée du Japon aux étrangers, et la sortie à ses sujets naturels. »

En 1638, lorsque les affaires des Portugais parurent tout-à-fait désespérées, environ quarante mille chrétiens japonais, réduits au désespoir par les cruautés inouïes qu’ils voyaient souffrir à leurs frères, dont plusieurs milliers avaient déjà péri dans les supplices, choisirent pour asile une vieille forteresse, voisine de Simabara, dans la résolution d’y défendre leur vie jusqu’à l’extrémité. Les Hollandais, en qualité d’amis et d’alliés de l’empereur, furent priés d’assister les troupes impériales au siége de cette place. Kockebeker, directeur de leur commerce à Firando, ne tarda point à se rendre à bord du seul vaisseau hollandais qui fût dans le havre de cette ville ; et, s’étant approché de la forteresse de Simabara, il fit tirer contre les chrétiens, dans l’espace de quinze jours, quatre cent ving-six coups de canon, tant du vaisseau qu’il montait que d’une baterie qu’il avait élevée sur le rivage. Cette attaque diminua beaucoup le nombre des assiégés, et ruina tellement leurs forces, qu’ils furent