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pour les particuliers, quoiqu’elles soient comprises aussi dans la loi. Autrefois lorsqu’un Hollandais mourait à Nangasaki, on le jugeait indigne de la sépulture, et son corps était jeté dans la mer à la sortie du port. Depuis quelque temps on a pris le parti de leur assigner un petit terrain inutile sur la montagne d’Inassa, où ils ont la liberté d’enterrer leurs morts.

Il n’est pas prouvé, malgré tout ce qu’on en a dit tant de fois, qu’ils soient obligés de marcher sur le crucifix ; mais ce qui est certain, c’est qu’ils sont obligés de supprimer toute marque extérieure de christianisme, comme, par exemple, le signe de la croix, la prière, etc.

Ce détail n’est qu’un léger extrait de plusieurs chapitres de Kœmpfer, qui contiennent les vexations qu’ils essuient continuellement. Lorsque l’on considère les lois mortifiantes qui s’observent à l’arrivée de leurs vaisseaux, la nécessité de livrer toutes les marchandises à la bonne foi des officiers du pays, et de les faire décharger par des mains inconnues ; enfin, l’étrange contrainte qui tient ces officiers renfermés dans une île longue de cent toises, et large d’environ quarante, dépendant du caprice, des rigueurs de la haine et du mépris des Japonais, on demandera sans doute avec impatience quels peuvent être les avantages et les profits qui dédommagent les Hollandais de tant d’humiliations.

Kœmpfer nous apprend quelles sont les mar-